Droit immobilier

Contactez un avocat en immobilier

Pour un approfondissement plus important, notamment concernant la rédaction des baux, n'hésitez pas à demander le concours d'un avocat spécialisé...

Accueil   ›››   Conseils   ›››   Plus value immobilière

L’imposition de la plus-value immobilière

Inscrite dans la loi de finance 2014, la réforme des plus-values immobilières n’a toutefois pas permis de mettre sur pied un système simple et lisible.

Censurées par le Conseil constitutionnel sur certains aspects, le régime d’imposition de la plus-value immobilière jongle avec différents abattements pour durée de détention, un abattement exceptionnel et temporaire et une surtaxe.


1. Les biens et cessions imposables, l’assiette et les taux

• Les biens imposables :

L’ensemble des biens ou droits immobiliers sont assujettis à la taxation des plus-values immobilières.

Les plus-values réalisées sur la vente d’une résidence secondaire, d’un bien immobilier locatif, d’un parking (non attaché à la résidence principale), de locaux commerciaux, de SCI ou de SCPI, de terrains bâtis ou à bâtir, terrains non-bâtis sont soumis à l’impôt.

• Les cessions imposables :

En principe, toutes les mutations d’immeubles à titre onéreux sont imposables :
    - Les cessions de toute nature (y compris sous forme de viager)
    - Les échanges
    - Les apports d’un bien à une société
    - Les expropriations etc.

• Toutefois, certaines mutations ne sont pas concernées par l’imposition de la plus-value :
    - Mutations à titre gratuit (donations, successions)
    - Le partage de biens en indivision, à condition que ces biens proviennent d’une donation ou d’une communauté conjugale

• Le taux d’imposition : impôts et prélèvements sociaux

    - L’impôt sur les plus-values immobilière s’élève à 19%.
    - A cet impôt s’ajoute le taux des prélèvement sociaux à 15,5%.

Au total, le taux d’imposition total sur les plus-values immobilières est de 34,5%.

• L’assiette de l’impôt : la plus-value immobilière

Le montant de la plus-value immobilière s’obtient en déduisant du prix de cession le prix d’achat. A ce dernier, il faut ajouter les frais engagés à l’achat ou au cours de la durée de détention du bien : frais de notaires, d’agences, travaux etc.

2. Les frais et travaux déductibles

• Les déductions sur le prix de cession

    - TVA
    - Frais d’intermédiaire
    - Indemnité d’éviction etc.

• Les déductions sur le prix d’acquisition

    - Les charges et indemnité payées au précédent propriétaire
    - Les frais et droits payés lors de l’acquisition à titre onéreux. Ils corresponde soit à leur montant réel, soit à un montant forfaitaire de 7,5%
    - Les frais de voirie, réseau et distribution
    - Le prix des travaux de construction, reconstruction, agrandissement, rénovation ou amélioration :
       . Les travaux doivent avoir été réalisés par une entreprise
       . Les dépenses ne doivent pas avoir été déduites d’éventuelles revenus fonciers
       . En l’absence de justificatif, le montant des travaux peut être évalué forfaitairement à 15% du prix d’achat total

3. Les abattements pour durée de détention

Une fois le montant de la plus-value immobilière calculée par le notaire, des abattements sont applicables en fonction de la durée de détention du bien. Il existe deux barèmes : l’un relatif à l’impôt sur la plus-value, l’autre relatif aux prélèvements sociaux.


Ainsi, les abattements applicables à l’impôt de 19% permettent une exonération totale de cet impôt au bout de 22 ans. Quant aux prélèvements sociaux de 15,5%, l’exonération est totale au bout de 30 ans.

       • Les abattements pour durée de détention pour l’impôt sur les plus-values immobilières

Ventes hors terrain

Durée de détention

Abattement

Entre 0 et 5 ans

0%
6 ans 6%
7 ans 12%
8 ans 18%
9 ans 24%
10 ans 30%
11 ans 36%
12 ans 42%
13 ans 48%
14 ans 54%
15 ans 60%
16 ans 66%
17 ans 72%
18 ans 78%
19 ans 82%
20 ans 88%
21 ans 94%
22 ans 100%

Vente d’un terrain

Durée de détention Abattement
Entre 0 et 5 ans 0%
6 ans 2%
7 ans 4%
8 ans 6%
9 ans 8%
10 ans 10%
11 ans 12%
12 ans 14%
13 ans 16%
14 ans 18%
15 ans 20%
16 ans 22%
17 ans 26%
18 ans 30%
19 ans 34%
20 ans 38%
21 ans 42%
22 ans 46%
23 ans 50%
24 ans 54%
25 ans 62%
26 ans 70%
27 ans 78%
28 ans 86%
29 ans 92%
30 ans 100%


• Les abattements pour durée de détention sur les prélèvements sociaux


Durée de détention Abattement
Entre 0 et 5 ans 0%
6 ans 1,65%
7 ans 3,3%
8 ans 4,95%
9 ans 6,6%
10 ans 8,25%
11 ans 9,9%
12 ans 11,55%
13 ans 13,2%
14 ans 14,85%
15 ans 16,5%
16 ans 18,15%
17 ans 19,8%
18 ans 21,45%
19 ans 23,1%
20 ans 24,75%
21 ans 26,4%
22 ans 28%
23 ans 37%
24 ans 46%
25 ans 55%
26 ans 64%
27 ans 73%
28 ans 82%
29 ans 91%
30 ans 100%

4. L’abattement exceptionnel de 25%

Entre le 1er septembre 2013 et le 31 août 2014, un abattement exceptionnel de 25% s’applique sur la plus-value immobilière. Il vient s’appliquer après les abattements pour durée de détention. Il ne concerne pas les terrains à bâtir et les titres de sociétés à prépondérance immobilière comme les SCI ou SCPI.

Il ne s’applique pas non plus aux cessions réalisées par le vendeur au profit :
    - De son conjoint, son partenaire lié par un PACS, son concubin notaire, un ascendant ou descendant
    - D’une personne morale dont le cédant, son conjoint, son partenaire lié par un PACS, son concubin notaire ou un ascendant ou descendant est associé ou le devient à l’occasion de cette cession.

5. La surtaxe

Depuis le 1 er janvier 2013, une surtaxe vient s’appliquer aux plus-values immobilières supérieures à 50.000€.

Voici un barème du taux progressif de cette surtaxe :

Montant de la plus-value taxable

Taxe additionnelle

Entre 50.000 et 100.000€ 2%
Entre 100.000 et 150.000€ 3%
Entre 150.000 et 200.000€ 4%
Entre 200.000 et 250.000€ 5%
Supérieure à 250.000€ 6%

6. Les exonérations de taxation sur les plus-values

En plus de la célèbre exonération sur la résidence principale, la loi aménage un certain nombre d’exonérations :

    - La cession de la résidence principale
    - L’exonération pour durée de détention
    - La première vente d’une résidence secondaire
    - La vente de l’ancienne résidence de retraités ou invalides
    - La vente d’un bien n’excédant pas 15.000€
    - La plus-value immobilière résultant d’une expropriation
    - Vente de la résidence en France des non-résidents européens